Je danse le tango argentin depuis presque vingt ans. Peu importe ce qui se passe dans ma vie, lorsque j’entre dans une salle de tango, mon énergie et mon humeur changent et s’améliorent. J’adore la musique, la danse et le contact avec les autres danseurs. La plupart d’entre eux, je ne les vois qu’au tango. On danse une ou deux tandas, on discute brièvement, on rigole.
Et en ce moment, même si le déconfinement est débuté, les milongas – les soirées de tango – ne sont pas prêtes à recommencer. Et je m’ennuie. C’est drôle quand même, que ces gens que je connais peu me manquent autant! Et pourtant, ils sont importants pour moi, parce que d’aller au tango, de passer du temps avec eux, ça donne un sens à ma vie et ça me rend heureuse.
Mes liens avec les membres de la communauté de tango entrent dans la catégorie des « liens faibles ».
Le terme « liens faibles » nous vient du domaine de la sociologie et fait référence à des relations ou à des connaissances de surface. C’est en 1973 que Mark Granovetter, professeur de sociologie à l'Université de Stanford, a publié un article intitulé The Strength of Weak Ties (1) (La force des liens faibles), article qui est devenu l’un des plus influents en sociologie.
Contrairement à ce qu’on pensait jusque là, non seulement la qualité de nos relations avec nos proches est importante pour notre bien-être, mais la quantité de nos relations a également un impact.
Granovetter a défini deux catégories de liens : les liens forts et les liens faibles. Selon lui, « la force d'un lien est une combinaison du temps, de l'intensité émotionnelle, de l'intimité (confiance mutuelle) et des services réciproques qui caractérisent le lien. » (Granovetter, 1973, p. 1361)
Les premiers concernent les personnes qui sont proches de nous, que l’on côtoie régulièrement, qui font partie de notre cercle plus intime. Les seconds réfèrent à un cercle plus extérieur. Il s’agit de nos connaissances, des personnes que l’on fréquente rarement ou de façon très brève.
Pour simplifier, je vais utiliser « liens faibles » pour faire référence aux personnes avec lesquelles on développe des liens faibles.
Selon Granovetter, ce sont nos liens faibles qui nous donnent accès à de nouvelles informations ou de nouvelles idées. En effet, les gens avec qui on a des liens forts évoluent dans les mêmes cercles que nous, et ont donc accès au même bassin d’informations. Le fait de développer intentionnellement des liens faibles, nous expose à de nouvelles choses, à différentes façons de penser et nous offre l'opportunité de créer une vie plus dynamique et créative.
Et maintenant la pandémie…
Le confinement a eu un impact direct sur nos liens faibles… ou plutôt notre absence d’interaction avec eux. On travaille de la maison et lorsqu’on est au travail, fini les discussions autour de la machine à café. En fait, il y a de fortes chances que la machine à café ait disparue!! Comme toutes les occasions de mini rassemblements.
Fini les rencontres fortuites?
Lorsque je travaillais au centre-ville, il y a un homme que je croisais chaque matin en marchant du train au travail. Au début, on se souriait et puis on a commencé à se dire bonjour. Je ne connais pas son nom. Je ne connais rien de lui. Mais c’était un bref instant qui mettait un sourire dans ma journée. Il y avait également un itinérant qui me saluait et que je saluais chaque matin et avec qui je discutais à l’occasion. Et il y avait l’étudiante qui me servait mon café et qui pratiquait son français avec moi... Je pourrais continuer à nommer d’autres de ces personnes que j’ai côtoyées sans les connaître. Grâce à leur sourire et à leur bonjour, je me suis senti reconnue. Je me suis sentie connectée. De petits moments de bonheur dans mes journées.
Les recherches actuelles mettent en évidence la puissance de ces liens faibles, suggérant que même les interactions sociales avec les membres les plus éloignés de nos réseaux sociaux contribuent à notre bien-être.
Comment développer ou maintenir un réseau de liens faibles?
Voici quelques stratégies :
Alors, quelle stratégie vas-tus mettre en place pour développer des liens faibles?
Ta coach, Di-Anne
Références
(1) Granovetter, M. (1973). The Strength of Weak Ties. American Journal of Sociology,78(6), 1360-1380.
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